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Par monts et par yourtes – roadtrip au Kirghizistan

Le Kirghizistan, ou la traversée enchanteresse d’un conte nomade, d’une république d’Asie centrale à la culture fascinante et aux paysages incomparables. Le ton est donné !

Ex-territoire de l’URSS, le Kirghizistan reste marqué par son héritage soviétique. Comme chez son voisin kazakh, la langue russe y garde une place prépondérante.

Une description topographique du pays donnait déjà le tournis : 2750 mètres d’altitude en moyenne; des lacs, des montagnes et des pâturages à perte de vue.

En pratique, nous avons vu 4 lacs, si différents les uns des autres :

  • Toktogul, le paisible réservoir
  • Song Kol, lac moyen où la vie nomade est très vivace, malgré l’essor du tourisme.
  • Issyk Kul, 2e plus grand lac d’altitude au monde, où l’on se croirait à la mer, avec la montagne en toile de fond
  • Ala Kul, un bijou mouvant, et qui se mérite.

Pour nous le Kirghizistan ce fut un séjour de presque 3 semaines en van et en tente, et en bonne compagnie ! Avec nos copains Diane et Gauthier – alias les van-trotteurs du dimanche – en route pour la Mongolie et avec qui on s’était donné rendez-vous au Kirghizistan, 6 mois avant de s’y retrouver en chair et en os donc 😄

Étape 1 : La vallée de l’Alaï, seul.e.s au monde (2j)

Nous arrivons par la route après une pleine journée épique de passage de frontière dans des paysages époustouflants serpentant dans les Tian Shan depuis la Chine (Xinjiang) par la passe d’Irkeshtam ! Un chaleureux accueil côté kirghiz nous a mis dans l’ambiance. Aux confins de la Chine et du Tadjikistan, au sud du village de Sary-Tash, cette vallée d’Alaï nous procure la sensation d’être des précurseurs explorant des contrées peu visitées (on peut rêver, ok ?). En bref, deux nuits et deux jours un brin mystiques.

Visez un peu l’allure de ces cimes. D’un blanc immaculé … bon comme le camtard en fait

On a pu faire une petite randonnée jusqu’au camp de base du Pic Lénine (pic le plus haut du pays culminant à environ 7000m et frontière naturelle avec le Tadjikistan).

Premières yourtes, premiers nomades, premières mosquées « glace à la menthe ».

Dormir : Nous étions en van et tente, et nous avons suivi (ou parfois renseigné) des emplacements de campings sur I-overlander (une appli gratuite pour les voyageurs véhiculés cherchant un lieu où dormir/camper et qui nous a bien des fois sauvé la mise). Il y a également des maisons d’hôtes à Sary Tash, village entre Osh et la frontière chinoise.

Crapahuter : Pas de permis nécessaire pour le Pic Lénine (du moins jusqu’au camp de base) à cette période.

Étape 2 : De Osh à Bishkek, à travers des paysages sublimes (2j)

Des montagnes rougeoyantes et un bref arrêt à Osh plus tard, et nous voici repartis direction la capitale ! Une longue route avec des paysages changeants : une rivière serpentine que nous suivons pendant presque une centaine de kilomètres, un lac sur fond de montagnes presque irréelles, une passe à 3800m qui nous laisse tutoyer des sommets enneigés !

Nous faisons étape pour la nuit dans la vallée de Suusamyr. Au menu, billes de fromages secs (notre premier fromage depuis un bon bout de temps, ça se fête).


Et surtout l’emblématique Koumis, du lait de jument fermenté auquel est prêté toutes les vertus et qui est produit en juin uniquement ! Il faut admettre que nous n’avons pas été totalement conquis par son goût fumé et aigre… en cause sa fermentation dans une outre en peau de cheval. Au « refuge », c’est une kirghize réalisant au Canada un doctorat sur les parallèles entre jazz et musique centrasiatique traditionnelle qui nous a introduit aux délices du koumis. Elle nous a emmené le lendemain dans une yourte pour en voir la fabrication.

En écoute, sa mère, ex-chanteuse d’opéra professionnelle (du temps de l’URSS).

Dormir : Suu Lodge, négocié 1500 som / 2p.

Étape 3 : Bichkek

On fait halte à Bichkek, capitale sympathique du pays, qui a trait au Kirghizistan traditionnel (Bazaar d’Osh) avec un pendant moderne et grandiose que marquent de grandes avenues et bâtiments officiels.

Dormir : Freelancer hotel, super sympa, tout neuf, et à 4€ par personne pour le dortoir pour 4.

Manger : München Bar pour une ambiance de pub anglais.

Étape 4 : Le Lac Song Kol et une idylle avec une adorable famille de bergers semi-nomades

Cap sur le best-seller touristique du Kirghizistan, le lac Song Kol !

Lac d’altitude qui est réputé pour la vie pastorale et la possibilité d’y voir des bergers nomades sur ses rives (sauf en hiver quand les conditions sont trop rudes et qu’ils retournent en ville).

On avait tout prévu : dormir au camp de Batai-Aral et se dégoter une excursion de cheval de 3 jours et 2 nuits. Mais le destin – l’arrivée du mauvais temps alors que nous progressions sur une piste très incertaine – nous a contraint à nous arrêter pour la nuit à quelques kilomètres de la rive, chez une famille de bergers semi-nomades.

Le petit aime sa mamie
Les filles en bonne compagnie avec Tolobek
Leur énorme troupeau

Cette famille, un peu à l’écart du lac, nous a bien intégré pendant les deux jours que nous avons passés avec eux. Et on ne fait pas ici seulement référence aux shots de vodka matinaux et aux soupes à la tête de chèvre. On a pu filer un modeste coup de main avec les moutons 🐑🐏 et les poules 🐓 (jouant aux rabatteurs pour les faire entrer dans l’enclos) et la fabrication du beurre 🐄 !

Finalement, entre ces deux nuits passées chez nos nouveaux amis, on a fait notre trek à cheval. Entre beaux paysages et chevaux récalcitrants (les innombrables Hue Cannabis ! n’y ont rien pu faire)… une super excursion de 2 jours et 1 nuit au départ de Batai Aral jusqu’à la passe de Kyzart.

Le lac Song-kol

Excursion à cheval : 14800 som par personne (700 som la nuit en yourte, 300 som le repas, 800 som la journée de cheval, 800 som pour le guide).

Étape 5 : La route Sud d’Issyk Kul et Jeti Oguz, moment relax (3j)

Toujours plus loin, nous avons longé la rive Sud du Lac d’Issyk-Kul, pour une pause yourte à la plage. Il s’agit du plus vaste lac d’altitude du monde après le lac Titikaka. Le mariage de l’eau, des Tian Shan dans notre dos et des cimes que l’on aperçoit de l’autre côté du lac est magnifique !

Après une journée de farniente nous sommes partis randonner sur la route qui mène à la controversée mine d’or de Kormor. En théorie, 2h de balade pour accéder à deux chutes d’eau. En fait nous avons vu une chute d’eau de près et l’autre de plus loin, faute d’avoir pu trouver le bon chemin pour y accéder !

Dormir : Camps de yourte de Tosor trouvé sur I-overlander (700 soms par personne en yourte et 500 soms par véhicule / tente). Il y a de l’eau chaude…

Visiter : Juste à côté, accessible en taxi, le fameux Fairy tale canyon.

En route vers Karakol, nous avons fait halte pour la nuit dans la vallée des fleurs, en passant devant les fameux monts rouge de Jeti Oguz et leur célèbre roche en forme de cœur fendu.

Comme pas mal d’endroits au Kirghizistan, la beauté du lieu n’a d’égale que sa difficulté d’accès. En l’occurrence ici, la difficulté prends corps dans une route chaotique, parsemée de nids-de-poule et de pierres.

Par manque de temps nous n’avons pas fait de randonnée dans le coin.

Étape 6 : Karakol et la randonnée à Ala Kul, des vues (et une marche) à couper le souffle (3j)

Retour à la civilisation à Karakol, dans la pension du sympathique Sergei. On ne lésine pas sur les visites de la dernière mosquée Dungan de la ville (un temple chinois se parant d’un costume d’arlequin) et de l’église orthodoxe en bois avec ses bulbes et ses icônes.

Mosquée Dungan, Karakol
Église orthodoxe de Karako

Dormir : Derbisha street guesthouse tenue par le sympathique Sergei pour 1050som la nuit à 2 avec petit dej frugal.

Manger : Fat Cat

Mais surtout nous nous préparions pour LA randonnée la plus attendue du pays – et on comprend bien pourquoi – : Ala Kul. Deux jours sportifs agrémentés de pauses pour admirer le paysage (et reprendre notre souffle) et de franches montées d’adrénaline !

Jour 1 : Une bonne grosse journée de rando – comme on les aime? – à la fin de laquelle on se sent bien claqué.e.s, mais content.e.s (endorphines et autres). Avalanche de chiffres pour en démontrer la difficulté : 6h30, 16km et 2200m de dénivelé + (passage de 1400 à 3600m), dont 1600m dans les derniers 5,5km (pente à 35° de moyenne donc 🤑 ).


Pas encore sponsorisé par Quechua mais franchement c’est tout comme

Jour 2 : 20km : 300m de dev+ vers le sommet (3600 à 3900m), puis -1500m jusqu’à Altyn Arashan. Une montée vers la passe d’Ala Kul que nous effectuons seul.e.s, les autres randonneurs partant du camp de yourte, 2h-2h30 en aval. La vue sur le lac est époustouflante tout du long, et l’ascension finale est récompensée par une vue incroyable. Elle obtient la médaille de la plus belle vue du séjour, et de loin !

Moins enchanteur, et qui nous prend de court, la descente devra s’effectuer en partie dans la neige. Quelque 15 jours plus tard tout aura disparu, mais en cette mi-juin, pas moyen d’y couper.

Après la descente, une balade agréable (mais longue) dans une vallée à nouveau verdoyante avec en bonus deux traversées de la rivière pour tester notre équilibre.

Une arrivée sous la pluie battante à Altyn Arashan, aussi on s’engouffre dans un onéreux 4×4 grâce à qui la notion « tout-terrain » n’aura à nos yeux jamais plus la même signification . 1h30 de vertigineux hors piste plus tard, il passe le relai à un taxi pour nous conduire à la ville.

Frustrés de ne pas avoir testé les sources chaudes de Altyn Arashan, nous nous rabattons vers Aksu où on trouve une sorte d’hôtel avec piscines plus ou moins brûlantes alimentées par des sources (200s / personne).

Étape 7 : La vallée de Jyrgalan, encore un bol d’air frais

Dernière étape bucolique au cœur d’une vallée entourés de pins et de la montagne, à l’aplomb d’une rivière… le tout un peu à l’écart du village (emplacement ajouté sur i-Overlander).

Passage de frontière, direction le Kazakhstan, le surlendemain. Après une nuit près d’une yourte à 45km de la frontière, repérée sur i-Overlander là encore. Une dernière soirée dans une ambiance typique kirghize : on assiste au passage de chevaux, moutons… notre « voisin » vient nous offrir des légumes.

Le Kirghizistan nous aura laissé un souvenir magique impérissable. Ses montagnes époustouflantes, sa culture nomade millénaire qui résiste. Seules les papilles seront en reste au Kirghizistan, mais la cuisine kirghize fait partie de l’expérience globale de ce pays aux mille attraits. On reviendra.

Budget global du Kirghizistan en van (16 jours) :16,50€ / jour et par personne.

On finit sur ce mignon bout d’homme déjà cavalier
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