
Après avoir voyagé près d’un mois dans le Yunnan et le Sichuan, nous arrivons enfin au point de départ de cette mythique route qui deviendra le fil conducteur du reste de notre voyage : la route de la soie.
Niché dans le petite province du Shaanxi, Xi’an est en effet considérée comme le commencement et l’extrémité est de la route de la soie qui vit le jour au II ème siècle de notre ère.
Xi’an (Shaanxi province)
Partis de Chengdu (Sichuan), nous rallions Xi’an grâce au train à grande vitesse. Avec ses 12 millions d’habitants, Xi’An se hisse tout juste dans le top 10 des villes les plus peuplés de l’Empire du Milieu. On est absolument estomaqués par les innombrables immeubles identiques et généralement arrêtés au stade du gros œuvre qui jalonnent le parcours aux abords des villes majeures. Xi’an est une mégalopole comme seule la Chine peut en sortir de Terre, dont les quartiers résidentiels s’étalent à perte de vue. A la fois très touristique et très active, Xi’an est une ville bourdonnante de monde. Dans le centre, nous faisons connaissance avec la minorité musulmane Hui et sa cuisine traditionnelle exquise. La street food revêt à Xi’an une importance capitale.
L’armée des soldates de terre (terra cotta warriors) est bien sûr l’attraction emblématique de Xi’an, et un des sites les plus visités de Chine. Il y a une cinquantaine d’années à peine, des paysans de la région découvraient par hasard les premiers échantillons d’une armée d’environ 3000 soldats en terre cuite. 6 mois plus tard, le site était déjà prêt à accueillir ses premiers visiteurs.
Pratique : S’y rendre dès l’ouverture (8h30), afin d’éviter autant que faire se peut la foule. Le site est très grand et comme souvent en Chine, des nombreuses installations type restaurants et boutiques émaillent les abords du site. Des étudiant.e.s anglophones sympathiques proposent leurs explications (ah oui, ici c’est le seul musée chinois de tous ceux qu’on a visités qui ne fait pas de remise étudiante d’ailleurs! donc le billet vous coûtera 120 Yuan)
Accès bus 914 ou 915 ou 306. 9 Yuan / ticket
Dans la ville, on recommande également de visiter la tour du tambour ainsi que la tour de la cloche (entrée 50 Yuan, étudiant 15 Yuan). De la musique traditionnelle sympatoche se joue à l’intérieur.
Se promener le long des remparts de la vieille ville au soleil couchant est une chouette expérience. La Grande Pagode de l’oie sauvage est jolie également, mais beaucoup plus excentrée.
Dans le centre vous trouverez aussi la Great Mosque of Xi’An, qui ressemble à un temple chinois traditionnel auréolé d’un petit croissant sur le dessus !!
Se déplacer à Xi’An: 40 Yuan pour la carte de métro valable 3 jours
Manger à Xi’An : biang biang noodles et pains ronds aux épices près de la Grande Mosquée (quartier central Hui)
Dormir : mauvaise expérience au Silk Road Hostel (près de la rue touristique principale). Dortoir hommes transformé en fumoir et salle de gaming. Mieux : Mr.An international hostel : un tout petit logis géré par un jeune mec sympa ! 200 Yuan les 3 nuits (chambre double pour deux personnes)
Lanzhou, coup de coeur au Gansu
En quittant Xi’an vers l’ouest en TGV, on s’engage donc sur la route de la Soie et on pénètre dans la province du Gansu. Le Gansu est une longue et étroite province courant le long du corridor du Hexi, coincé entre les monts tibétains au sud et le désert de Gobi au nord.

Avec ses 3 millions d’habitants, Lanzhou est une grande ville parcourue de grandes artères, mais on y trouve de nombreux quartiers tranquilles. Les musulmans Hui constituaient la grande majorité de la population de Lanzhou jusqu’au milieu du 19ème siècle. Opprimés par le régime central après de troubles mouvements politiques, ils sont aujourd’hui beaucoup moins nombreux.
A Lanzhou, les badauds que nous sommes ne résistèrent pas à la tentation de flâner sur les berges du fleuve jaune et de grimper sur les collines qui le dominent. Ici, comme dans les autre villes de Chine, les habitants vouent un culte aux parcs et y pratiquent diverses activités artistiques et sportives (ou quelque part entre les deux parfois). Il y peu de touristes à Lanzhou, et nous n’avons pas croisé d’autres voyageurs.
A faire : Monter en haut du Baitashan Park jusqu’à la jolie pagode blanche. On peut y admirer la ville depuis l’autre rive, ainsi que la mosquée « flottante ».
Manger : de délicieuses lamians froides dans le quartier Hui (bus 131 depuis la gare, 1 Yuan) à proximité du Airbnb ci-dessous.
Dormir : Airbnb nickel dans quartier Hui : https://www.airbnb.fr/rooms/15808782/r/jimmyk2
Après Lanzhou, on marquera une parenthèse sur la route de la soie, puisque nous rejoignons au sud le Tibet Amdo, notre 2ème région tibétaine parmi les 3 régions format le Tibet historique. Le récit ici pour en savoir plus (Tibet Amdo) et ici pour explorer avec nous le Tibet Kham.
Zhang Ye, paisible et authentique
De retour du Tibet Amdo donc, nous repartons tambour battant sur la route de la soie. Allez, cette fois on ne la quitte plus vraiment jusqu’au Caucase ! Rendez-vous à Zhang Ye, donc, une petite ville calme avec beaucoup de charme. Qui peut se vanter d’abriter le plus grand (attention accrochez-vous) bouddha : couché, en intérieur, en argile et avec une armature en bois au monde. Ou la technique du record combinatoire. On trouve aussi une statue de Marco Polo et quelques sympathiques parcs à Zhang Ye.



Les nombreux voyageurs que le lieu attire sont surtout de passage pour se rendre au magnifique Danxia Landform Geological Park, un de ces fameux spots de roches aux couleurs arc-en-ciel.
Dormir : The Silk Road Traverlers Youth Hostel, parfait et dans un quartier très sympa. 80 yuan la chambre double.
Manger : un hot pot au coin de la rue de cet hôtel … délicieux et personnel trooooop gentil
Visiter Zhang Ye Danxia Geoparc: Compter 47 yuans par personne sur place au tarif étudiant (navette omnibus obligatoire incluse). Le site est loin de la ville et le silk road hostel organise des trajets de groupe pour environ 50 yuan / personne
Jiayuguan
Prochaine étape sur la route de la soie chinoise : Jiayuguan, dans cette zone qu’on nomme la « bouche de la Chine » car nous arrivons au bout du corridor du Hexi, dans un décor de plus en plus aride et où le vent s’engouffre avec force, brassant des nuages de poussière. Les distances sont importantes et le train moins rapide que sur les tronçons précédents, donc il vaut mieux prévoir de quoi se sustenter en route ! L’avantage c’est qu’on y trouvera comme dans tant de lieux publics en Chine de l’eau bouillante à volonté pour les nouilles instantanées et pour le thé !
La ville de Jiayuguan est quelque peu austère, avec ses rues très peu animées et cette poussière qui tourbillonne. On finit par trouver un établissement hybride entre hôtel capsule et auberge de jeunesse. Un proche de la gérante nous propose ses services (100 Yuan) pour nous emmener à la muraille de Chine (son extrémité ouest se trouve ici puisqu’il s’agit de la frontière de la Chine impériale) et au fort de Jiayuguan. La légende raconte que les architectes ont si bien travaillé que la quantité de pierres nécessaire à la construction de cette dernière place forte de la Chine impériale a été estimée à la brique près.
Dormir : Herdsman Youth Hostel 2, capsules rigolotes et salle commune vraiment sympa. 40 yuan par personne.
Dunhuang
Après 6h de train, nous arrivons dans la dernière étape du Gansu, la ville de Dunhuang. A mesure que le train progresse, le paysage se fait encore plus aride tout en restant vallonné (on distingue même des cimes enneigées au loin). Arrivés à Dunhuang, nous voilà en fait aux portes du désert, dans une ville-oasis.

Ce lieu est vraiment enchanteur. On pourrait arguer que la proximité immédiate du désert de Gobi et de ses immenses dunes y est pour quelque chose. Ou encore son astucieux système de canaux irriguant de fougueuses vignes. Sans oublier la proximité avec la frontière du Turkestan oriental (Xinjiang), la région des Ouïghours. Du reste, Dunhuang se trouve être également l’un des sites architecturaux les plus importants de l’histoire du bouddhisme.
La région héberge en effet les grottes de Mogao, qui abritent les représentations de plusieurs générations et dynasties d’art bouddhique. Le site comprend des centaines de caves, mais seules une vingtaine sont ouvertes à la visite qui (quoique onéreuse) vaut le coup, y compris pour le paysage alentour.
On ose également une excursion dans le désert de Gobi pour admirer et fouler les dunes le temps d’une journée et d’une nuit (et faire du quad avec le guide même si ce n’était pas prévu), en compagnie d’une famille indonésienne.
Dormir : Dunhuang Constellation hostel : 68 Yuan pour 2. Joli jardin, la proprio est très sympa ! Mais très excentré et difficile à trouver car pas de panneau en anglais devant ;
Manger : Silk Road Hotel (un hôtel cossu) pour la vue sur les dunes au soleil couchant, plus que pour la nourriture en elle-même (notre repas le plus cher de Chine certainement).
Excursion : contacter dunhuang.richard@163.com pour partir une nuit en tente dans le désert de Gobi
Soufflés par Dunhuang et ses dunes, on se prépare donc à partir vers Hami, dans la tumultueuse région du Xinjiang (East Turkestan) – le récit en cliquant ici.
Cependant la petite gare de Dunhuang ne dessert pas Hami, en nous prenons un bus local crapahutant sur une route douteuse ceintes de collines d’un noir troublant, vers une gare bondée et …. en plein milieu de nulle part ! Une expérience mémorable en compagnie de nos nouveaux compagnons de voyage néozélandais George & Meagan.

Photo georgeandmeaganstrikeagain.com/
